Association PAILLONS ENVIRONNEMENT – BP 55 – 06391 CONTES

 

Pourquoi on ne doit pas incinérer de boues industrielles chez Lafarge à Contes,

Ni aucun autre déchet industriel

 

 

1.   Etat des lieux et réglementation

 

Les boues sont classées non dangereuses par décision préfectorale, arrêté du 11 février 2003

 

Les boues sont classées non dangereuses dans le dossier d’enquête publique en cours

 

Comment la terminologie « non dangereux » a-t-elle remplacé le classement de déchet dangereux antérieur ?...

 

Les boues sont classées dangereuses dans l’Etat de l’Environnement 2004 (document émanant de la DRIRE de la région PACA, service de l’Etat, édité en septembre 2004) puisqu’elles sont encore appelées DIS ou déchets industriels spéciaux :

« …les Déchets Industriels Spéciaux (DIS) qui présentent un danger … maintenant appelés  

« déchets dangereux» au sens de la terminologie de l’Union Européenne (décret 18 avril 2002). » page 2 du document Etat de l’Environnement 2004

 

Les producteurs de boues de l’agroalimentaire et de la chimie fine du secteur de Grasse sont très clairement indiqués comme producteurs de DIS carte p 2

 

Origine géographique et secteurs d’activité p 3 « Grasse, parfumerie », catégories de déchets « boue nuisantes de station d’épuration » (des parfumeurs) p 3

 

A aucun moment dans la partie Déchets industriels banals on ne cite Lafarge comme intervenant dans leur traitement p 4 et suivantes du document Etat de l’Environnement 2004.

 

 

2.   On ne peut pas brûler des déchets dangereux à Contes

 

Une cimenterie n’est pas faite pour brûler des déchets industriels :

 

·       Le ciment, de par sa composition, a déjà mauvaise réputation.

Qu’elle est la composition du ciment de Contes ? Lafarge n’a jamais fourni une analyse du ciment, produit fini !

Ne contient il pas déjà trop de métaux lourds ?

Si l’on incinère des déchets industriels, les métaux lourds et autres polluants toxiques s’ajouteront au ciment produit. Le ciment deviendra lui-même un déchet.

 

 

Il y a un risque de santé publique, d’intoxication pendant la mise en œuvre durant les constructions et durant le séchage des bétons.

 

Il y a un risque de santé publique, d’intoxication après la construction parce que le ciment relarguera les métaux lourds et produits toxiques tout au long de sa vie par échanges dans l’atmosphère, par efflorescences et effet de migration des sels dangereux comme le chrome etc…, vecteurs des déchets que l’on brûle : ce qui représente un danger pour toutes les personnes vivant dans les constructions réalisées avec les ciments fabriqués avec incinération de déchets industriels

 

Il y a déjà un risque car suivant la méthode de fabrication du ciment de Lafarge Contes, les poussières particulièrement chargées en polluants, retenues par les filtres sont ajoutées au clinker augmentant la toxicité du ciment : le ciment contient donc les déchets ultimes du process cimentier.

 

Pour cette raison, il est inconcevable de rajouter des risques en brûlant des déchets industriels pour la fabrication du ciment.

 

·       L’usine de Contes est obsolète, le site ne peut se targuer d’aucune certification, alors que la société Ciments CALCIA a pratiquement tous ses sites certifiés ISO 14000.

 

·       Le système de filtration des rejets, gaz et fumées, n’est pas suffisamment fiable

 

Seul le laboratoire LAB SA semble apte à traiter les gaz et les fumées de combustion :

LAB, situé à Lyon et à Stuttgart, est le numéro un européen dans le traitement des fumées... épuration des fumées en captant le polluant depuis le four de combustion pour ne rejeter que des quantités infimes à la cheminée.

 

De plus,

Son procédé DEDIOXLAB de destruction des dioxines est à ce jour le seul procédé catalytique humide opérant à la température ambiante d'épuration des gaz qui détruit les dioxines

 

3.   Les boues sont dangereuses

 

L’unique analyse portée à notre connaissance est celle que nous avons commanditée et financée nous-mêmes (Laboratoire AnAlytikA), sur un échantillon de boues industrielles de la chimie fine de Grasse, donnée par le cimentier Lafarge à l’issue de la période d’autorisation de l’arrêté préfectoral du 11 février 2003.  Cette analyse - document joint - a établit que l’échantillon contenait :

·       des hydrocarbures, substances dangereuses

·       l’insecticide SEVIN, substance dangereuse (un parmi bien d’autres que l’on aurait pu trouver) Nocif si inhalé, le Sevin ou carbaryl provoque des tumeurs, des irritations respiratoires.

Avec les boues industrielles arrivent aussi tous les PESTICIDES ayant servi à la culture de certains composants de ces boues.

·       du phtalate DEHP  substance dangereuse:

Le DEHP, cancérigène, est un dérégulateur endocrinien qui agit sur la reproduction et la gestation

 

Une étude- Bilan Detox - réalisée par  WWF, partenaire des Ciments Lafarge – établit clairement que chaque substance n’ayant pas été interdite comme le DEHP nous contamine à la même échelle que les anciennes substances aujourd’hui interdites telles que le DDT…

Le WWF pense que les données déjà relevées dans le passé, ajoutées aux récentes découvertes de cette étude, démontrent que les industriels ne sont pas parvenus à protéger les consommateurs des produits dangereux et souligne le fait qu’il est impossible de contrôler efficacement les produits chimiques qui sont persistants et bio accumulatifs.

 

Egalement, Greenpeace dans son rapport  «  Les polluants organiques persistants, une menace pour la vie alpine » cite la Convention pour la protection du Nord Est atlantique (OSPAR) concernant les produits toxiques prioritaires et polluants organiques persistants POP :

 

- Risques sanitaires liés aux POP

 

dont,

 

 

Le DEHP, diethylhexylphtalate, présent dans l’échantillon de boue industrielle analysée par Analytika, fait bien partie des POP mis à l’index.

 

Greenpeace comme WWF demande à ce que les POP soient interdits dans le monde entier (conférer annexe jointe)

 

Le phtalate DEHP, présent dans cet échantillon de boue industrielle, on le retrouve aussi dans les poussières analysées autour du site,  ce qui prouve les limites des filtrations de la cimenterie.

 

Qui peut dire quelles autres substances dangereuses pour la santé, sont présentes dans les boues de l’agro alimentaire, puisque celles-ci varient à chaque livraison ?

 

Notre santé importe peu au cimentier, soit ! mais

 

 

 

 

 

4.   Les boues de Stations d’épuration urbaines aussi

 

- Certaines boues de STEP sont réputées « inoffensives » lorsqu’elles sont issues du traitement des eaux usées sans déversement industriel bien qu’elles contiennent des produits lessiviels.

 

-  Dans le cas où il y a déversement industriel les boues sont très polluées, contiennent en concentré les produits dangereux déversés, et ne devraient pas être incinérées.

 

 Telle la station de Drap qui reçoit entre autre les eaux industrielles de :

 

* SNG société nouvelle de galvanisation qui a rejeté entre autre 130 kg de nickel en 2002

* Metalcolor ou Prodecom qui rejette notamment du chrome héxavalent 

* des huileries…

 

Il est inadmissible que les industriels ne soient pas contraints d’avoir des installations conformes à la réglementation, bassin de décantation, filtration des eaux industrielles pour purifier les rejets, évacuation des boues vers les établissements adaptés au traitement de ces déchets

 

 

5.   Perspectives et propositions

 

 

Il est maintenant possible par la simple adjonction d’un produit de diminuer considérablement le volume des boues de STEP et de les concentrer fortement, alors qu’aujourd’hui leur volume est multiplié par 2 par le traitement qu’elles subissent :

 

- les boues non polluées par l’industrie pourraient servir  d’engrais,

- et les boues de STEP très polluées par les rejets industriels ainsi que celles des parfumeurs de Grasse pourraient être incinérées selon le procédé de la torche à plasma.

 

Ce procédé est maintenant tout à fait au point, par exemple

La technologie d'EUROPLASMA repose sur l'utilisation des hautes températures délivrées par la torche à plasma pour fondre les déchets et les rendre totalement inertes.

 

Une unité fonctionne à Bordeaux pour le traitement des déchets amiantés.

 

Les procédés d'Europlasma bénéficient d'une reconnaissance internationale. Cette société que nous avons contactée étudie actuellement des projets d’élimination de boues pour des collectivités locales et fait des études de faisabilité.

 


 

 

 

Mais il existe également à Grasse une usine neuve non exploitée qui devait fonctionner selon ce procédé de torche à plasma et qu’il suffirait de réhabiliter en utilisant le savoir faire et l’expérience de l’entreprise en activité dans ce domaine.

 

L’usine de Grasse réhabilitée pourra éliminer :

-        les boues des industries de Grasse

-        les drèches des industries de Grasse, stockées à Peymeinade

-        les boues de STEP polluées

 

De plus, il est à noter que Grasse bénéficie de meilleures conditions climatologiques et d’une ventilation mieux adaptée à l’industrie que Contes dont on sait que la ventilation est égale à zéro pendant huit  mois de l’année.

 

La réhabilitation de l’usine de Grasse permettrait

-        d’appliquer et de respecter le principe de proximité

-        dalléger le transport routier

-        et de valoriser le transport fer pour les boues de STEP du département

 

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Annexe Greenpeace